盲人摸象 - 各執一端 mángrén mō xiàng... gè zhí yì duān L'aveugle tâte un éléphant...il n'en touche qu'une partie Proverbe chinois
Quand j'explique en quoi consiste ma recherche, la discussion commence toujours comme ça:
- Vous faites une thèse ? Ah bon, dans quel domaine ?
- Je travaille dans le domaine du management des connaissances…plus connu sous le terme en vogue de « Knowledge Management », ça vous dit quelque chose ?
…et là, les réactions sont très diverses…
Réponse de l’informaticien
- Ah ouais, Lotus Notes !
Réponse du juriste
- Ah oui, la propriété intellectuelle !
Réponse de l’économiste
- Ah oui, Kenneth Arrow !
Réponse du professeur de stratégie
- Ah oui, Edith Penrose !
Réponse du professeur de contrôle de gestion
- Ah oui, les actifs immatériels !
Réponse du manager
- Ah oui, on vient de mettre en place un intranet !
Réponse du professeur de ressources humaines
- Ah oui, les réseaux sociaux !
Réponse du manager (évolué)
- Ah oui, on vient de mettre en place une communauté de pratiques !
Réponse d’un employé (en général)
- Ah bon…ça consiste en quoi ?
Toutes ces réponse si différentes me rappellent une métaphore indienne concernant quatre aveugles debout, autour d'un éléphant. Chacun d'entre eux touchait des parties différentes de l'éléphant et déclarait que la partie qu'il touchait représentait "la vérité" de la constitution de l'éléphant. L'aveugle qui touchait la trompe disait qu'un éléphant était quelque chose de long et d'élastique ; l'homme qui touchait le flanc déclarait qu'un éléphant était une masse de chair et ainsi de suite pour chacune des perceptions limitées du corps de l'éléphant.
Cette vielle légende indienne est aussi une parabole. Elle montre le danger d’être trop fort dans nos propres opinions et points de vue. Les mendiants n’ont pas vu le besoin de se réunir pour communiquer pleinement les uns avec les autres (d'où la nécessité de partager ses connaissances ;-). Les aveugles voulaient tous connaître l’éléphant, mais il leur manquait l’humilité qui leur aurait permis de s’écouter les uns les autres, jusqu’au bout (humilité qui est nécessaire quand on fait de la recherche). Leurs opinions ne pouvaient jamais être conciliées de façon pratique, parce qu’ils ne pouvaient se résoudre à les abandonner, et à se recevoir les uns les autres. Chacun d’eux s’est élevé en autorité absolue. Ils n’ont jamais réalisé qu’il n’y avait qu’un seul éléphant; il formait un tout, qu’ils ont individuellement échoué à saisir.
Je vais donc commencer par mettre au point un cadre théorique comprenant les dimensions du management des connaissances...à suivre !
Excellent. Je suis pas persuadé que les réseaux sociaux parlent à beaucoup de DRH. Rien ne vaut un bon référentiel des métiers et des compétences.
Posted by: Rodolphe Helderlé | 10/29/2004 at 09:25
Rodolphe, merci pour ce commentaire.
Posted by: Alex | 10/29/2004 at 13:59
Bonjour,
je cherche une université d'accueil en vue de préparer une thèse en KM mais, à l'heure actuelle, seules les fac de gestion s'y sont mis et moi, je ne suis pas gestionnaire.
Une suggestion ?
Merci à vous,
Veuillez me contacter par e-mail, svp
Joseph
Posted by: Joseph | 10/30/2004 at 00:10
Félicitations pour cette anecdote très révélatrice de la perception du KM... Je me permettrai de réutiliser la légende indienne de l'éléphant à titre d'introduction à mon cours.
Je ne sais pas où a cherché ce jeune qui veut faire une thèse en KM qui ne trouve pas sauf en Gestion, il y en a tout plein en Info !
Qu'il me contacte au cas où.
Amicalement,
Véronique
Posted by: Deslandres | 11/25/2004 at 13:20