Vous souhaitez en savoir plus sur ce thème à la mode qu’est le Knowledge Management? Un mémoire à rendre ? Un exposé à faire ?
Afin de vous aider dans cette difficile quête, voici un terrain balisé s’adressant aussi bien aux novices qu’aux experts. Voici une sélection arbitraire, forcément subjective...
Pour démarrer et avoir une première approche du sujet.
- Carla O’Dell & Jackson Grayson (1998)
If Only We Knew What We Know: The Transfer of Internal Knowledge and Best Practice.
Free Press, 256 pages
Si seulement les entreprises pouvaient connaître ce qu’elles savent ! C’est tout le propos de cet ouvrage écrit par deux membres de l’American Productivity and Quality Center (APQC). C’est un excellent point de départ pour comprendre les différents tenants et les aboutissants du Knowledge Management. Plus pratique que théorique, il fourmille d’exemples de mises en œuvre et de cas d’études de grandes entreprises américaines engagées dans des politiques de Knowledge Management à la fin des années 90 (Amoco, Arthur Andersen, Xerox, Buckman, etc.). A partir des enseignements tirés, les auteurs proposent un « plan d’attaque » -que je trouve très utile- ainsi que des facteurs clés de succès pour aider les praticiens à mettre en place une telle politique.
- Thomas Davenport & Larry Prusak (2000)
Working Knowledge.
Harvard Business School Press, 240 pages
Voici un des ouvrages les plus cités dans la recherche en Knowledge Management. Son principal apport est de défendre une vision managériale -et non ingéniérique- du Knowledge Management. En clair, ce livre montre clairement comment les entreprises ont su transformer leur masse d’information et de savoir-faire en « working knowledge », c’est-à-dire en connaissance utile, utilisable et utilisée au quotidien. Ce livre est une invitation à venir voir ce qui se passe réellement dans les entreprises quand on aborde la question de la gestion des connaissances. A noter la vision novatrice de l’organisation apportée par les auteurs : celle d’un marché de connaissances impliquant une offre et une demande de connaissances. Un must !
- Etienne Wenger, Richard McDermott & William Snyder (2002)
Cultivating Communities of Practice: A Guide to Managing Knowledge.
Harvard Business School Press, 352 pages
Très en vogue dans les entreprises, les « communautés de pratiques », concept basé sur la théorie de l’ « apprentissage situé » développée au début des années 90 par Lave & Wenger, puis par Brown & Duguid, sont souvent présentées comme le moyen le plus efficace de gérer les connaissances les plus informelles. Cet ouvrage est un guide pratique contenant les théories sous jacentes ainsi que des cas concrets. Un très bon livre qui montre à quel point il est important de laisser aux réseaux sociaux existants le soin d’organiser ses propres connaissances.
- Harvard Business Review (2003)
Le management du savoir en pratique.
Editions d’Organisation, 254 pages
- Harvard Business Review (1999)
Le Knowledge Management.
Editions d’Organisation, 282 pages
Ces deux ouvrages sont des sélections d’articles de recherche parus dans la très prestigieuse Harvard Business Review. Je vous recommande chaudement de commencer par lire ces deux ouvrages, ma préférence allant vers l’ouvrage le plus récent. Il contient, en effet, un des articles que je trouve le plus claire en la matière, celui des professeurs d’Harvard Morten Hansen et Nitin Nohria sur les stratégies de gestion des connaissances. Il contient également des articles d’auteurs cités précédemment. Si vous voulez avoir une première approche académique de ce concept, lisez ces deux ouvrages.
- Jean-Yves Prax (2003)
Le manuel du Knowledge Management : Une approche de 2e génération.
Dunod, 477 pages
Le ‘best seller’ français. Jean-Yves Prax est des consultants français qui s’est spécialisé depuis de nombreuses années sur le Knowledge Management. Cet ouvrage est une version enrichie du ‘Guide du Knowledge Management’ paru en 2000. C’est un très bon outil de synthèse qui combine assez les exemples concrets et la vision théorique de Nonaka et Takeuchi. Il référence également toutes les méthodes de capitalisation et de diffusion des connaissances. Mais il ne faut pas perdre de vue que c’est un ouvrage de ‘consultant’ avec les avantages et les défauts que cela comporte. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un ouvrage incontournable.
- Johanna Pomian & Claude Roche
Connaissance capitale management des connaissances et organisation du travail.
L’Harmattan, 633 pages
Cet ouvrage, riche et dense, s’interroge avant tout sur la mutation du travail et la place du capital connaissance dans le fonctionnement de l’entreprise. Johanna Pomian, directrice du cabinet de consultant Nemesia, et Claude Roche, ancien professeur d’économie et cadre chez France Telecom, nous apportent une vision très opérationnelle de la gestion des connaissances. Vous trouverez dans ce livre peu de modèles théoriques mais plutôt des réflexions vraiment pertinentes et très critiques des enjeux du Knowledge Management. Un livre plein de ‘bon sens’ et de singularité.
- Dominique Foray (2000)
L’économie de la connaissance.
La Découvert (Collection Repères), 123 pages
Voila un livre simple et précis sur un phénomène complexe, celui de l’émergence de l’économie de la connaissance. Enseignat-chercheur à Dauphine et à l’OCDE, Dominique Foray présente ici un condensé de la vision des économistes sur le rôle de la connaissance dans le circuit économique. Attention, ce livre ne traite pas à proprement parler de Knowledge Management mais il est utile pour remplacer les choses dans son contexte - à savoir que les entreprises évoluent aujourd’hui dans une économie fortement immatérielle donc basée sur la connaissance. On peut également s’inspirer des écrits de Peter Drucker sur le thème de la société post-capitaliste.
Pour approfondir vos recherches.
- Gabriel Szulanski (2003)
Sticky Knowledge: Barriers to Knowing in the Firm.
Sage Publications, 140 pages
Ce livre est un condensé de la thèse de Gabriel Szulanski, enseignant-chercheur à l’INSEAD, réalisée en 1996 en collaboration avec l’American Productivity and Quality Center (APQC). Dans cet ouvrage, il explique clairement pourquoi les entreprises rencontrent des difficultés à transférer leur savoir-faire et plus particulièrement leurs meilleures pratiques. Au-delà des raisons les plus souvent citées (voir le livre d’O’Dell & Grayson ci-dessus), Szulanski nous apporte des preuves scientifiques irréfutables au besoin supposé des entreprises à gérer activement leurs connaissances. Son concept de « sticky knowledge » (= connaissance collante ou visqueuse) reflète particulièrement bien les défis auxquels sont confrontés les entreprises engagées dans une politique de Knowledge Management. Pour moi, cet ouvrage est le mieux documenté et le plus riche en ce qui concerne le transfert des connaissances au sein des organisations.
- Ikujiro Nonaka & Hirotaka Takeuchi (1995)
The Knowledge-Creating Company: How Japanese Companies Create the Dynamics of Innovation.
Oxford University Press, 304 pages
Considéré à juste titre comme l’ouvrage fondateur des théories relatives à la gestion des connaissances, cet ouvrage présente la théorie de création de connaissances de Nonaka & Takeuchi ainsi que le fameux modèle de conversions de connaissances (le modèle SECI). Il faut noter que ce livre traite avant tout de la création des connaissances et de son impact sur l’innovation. Aujourd’hui très critiqué, ce modèle doit être impérativement connu pour comprendre l’importance de la connaissance tacite. Ces deux professeurs ont également réalisé une excellente revue de la littérature dont vous pouvez vous inspiré.
- Philippe Baumard
Organisations déconcertées: La gestion stratégique de la connaissance.
Masson, 264 pages
Professeur à l’IAE d’Aix en Provence, Philippe Baumard est un auteur fondamental qui a su faire la synthèse entre l’Intelligence Economique et le Knowledge Management. Son analyse porte principalement sur l’usage des connaissances tacites dans le milieu de l’entreprise. A partir de plusieurs cas d’entreprise (Indosuez, Qantas, etc.), l’auteur montre comment les individus réduisent leur incertitude en mobilisant leurs connaissances. A noter que cet ouvrage est une version enrichie de la thèse de doctorat réalisée par l’auteur.
- Chris Argyris & Donald Schön (2001)
L'apprentissage organisationnel : théorie, méthode, pratique.
De Boeck Université, 384 pages
Pourquoi un livre sur l’apprentissage organisationnel ? Selon moi, on ne peut comprendre les fondements théoriques du Knowledge Management sans approfondir cette théorie. Alternant récits de cas concrets et avancées théoriques, cet ouvrage apporte un éclairage complémentaire au Knowledge Management. Traitant l'organisation comme un organisme vivant, les auteurs montrent comment les processus défensifs se développent lorsqu'une organisation se met à apprendre des transformations. Très utile pour comprendre les réticences des individus à partager ce qu’ils savent.
- Mark Easterby-Smith & Marjory Lyles (2003)
The Blackwell Handbook of Organizational Learning and Knowledge Management.
Blackwell, 676 pages
Cet ouvrage collectif est essentiel pour celles et ceux qui doivent réaliser une recherche académique sur tout ce qui concerne l’Apprentissage Organisationnel et le Knowledge Management. Si cela est votre cas…lisez le au plus vite ! Vous y trouverez tous les auteurs anglo-saxons les plus influents sur le sujet.